Les bois de Kercadoret
Ce massif boisé d’une vingtaine d’hectares couvre un versant escarpé dominant l’estuaire. Le site est surtout remarquable pour son intérêt paysager, avec des vues superbes sur les méandres, les vasières du Roze…… Ce bois peut être visité par un chemin en partie établi à l’emplacement d’une ancienne conduite d’eau qui ravitaillait la ville de Lorient à partir de sources et de petits ruisseaux captés dans la vallée du Scave. Les carrières, situées derrière le village Le Roze (accès en longeant le Scorff), sont aujourd’hui abandonnées mais toujours aussi impressionnantes. Des sentiers balisés permettent de rejoindre la chapelle de Bon Secours, puis la voie verte avant d’arriver au bourg.
Diverses espèces d’oiseaux peuvent être observées le long de la promenade : martin-pêcheur, cormorans, hérons, aigrettes, et même en sous bois, des rapaces telle que la chevêche. Il n’est pas rare d’y croiser martres, renards ou chevreuils.
Les bois de Kercadoret ont été acquis par le Département au titre de la politique des Espaces Naturels Sensibles et sont naturellement empruntés par les marcheurs pour rejoindre le bourg de Quéven.
Les vasières du Roze ou paluds
Au sud du village Le Roze, la largeur de l’estuaire du Scorff passe de 100 à 700 m du fait d’un renfoncement de la rive droite. Cette anse, entrecoupée d’un réseau dense de petits chenaux, accueille les eaux du ruisseau Saint-Eloi (derrière la Chapelle Saint-Eloi) venant de la petite vallée du Radenec. Cet endroit renferme une riche végétation, mais également une faune importante : de nombreux oiseaux nicheurs, migrateurs ou hivernants y ont élu domicile (héron cendré, courlis cendré, grèbe castagneux).
La parfaite planéité du site, entouré de collines et de bois, concourt à sa valeur esthétique parfaitement visible depuis le village de Kervégant ou depuis le sommet de l’ancienne décharge en dominant alors de plus de 40 mètres la petite vallée du Radenec.
Ce site, riche et exceptionnel sur le plan écologique, l’est aussi par la palette de couleurs et de sensations de havre de paix que vous pourrez apprécier au gré d’une promenade.
L’estuaire du Scorff
L’estuaire correspond à la zone du Scorff qui subit l’influence des marées, phénomène qui introduit en plus de la variation de la salinité une diversité de milieu. L’estuaire s’étend sur une dizaine de kilomètres, depuis Pont-Scorff jusqu’à l’embouchure en rade de Lorient. Cette partie du fleuve est caractérisée par deux types de milieux : la slikke et le schorre.
La slikke (qui signifie « boue » en néerlendais) est un estran sans végétation soumis au rythme des marées quotidiennes et gorgé d’eau. Cet endroit, habité par les mollusques et autres petits crustacés, est parcouru par des petits canaux d’eau douce qui se jettent dans le Scorff pour former une eau saumâtre.
Le schorre (ou pré salé) est une zone entièrement recouverte à l’occasion des grandes marées et est composé de plantes parfaitement adaptées pour résister à la présence du sel, comme la salicorne ou le scirpe maritime.
Le relief présente des versants escarpés qui bordent le cours d’eau et offre aux rives quévenoises des paysages remarquables.
L’embouchure du Scave
Dans cette zone de confluence, les contrastes sont saisissants entre des versants abrupts où dominent le pin maritime et la végétation rase des schorres. Ce site d’une beauté remarquable abrite une végétation diversifiée. On peut par exemple y trouver le cranson des Estuaires, une espèce protégée au niveau national. Cette plante, présente uniquement dans 5 estuaires bretons, apprécie une certaine salinité de l’eau. Sensible à la pollution des eaux, elle est malheureusement en régression sur une grande partie de son aire de répartition bretonne, sauf dans le Scorff où l’espèce se développe bien.
La faune locale (aigrette garzette, la bécassine des marais…) contribue à faire de cet ensemble un site incontournable.
Le pont brûlé
Au lieu-dit Le Roze, les vestiges d’un pont en bois surplombent le Scorff. Construit par les Allemands en 1940 lorsqu’ils établirent leurs bases à Lorient, ce pont en bois fût utilisé par les civils pendant l’occupation pour passer entre Caudan et Quéven. Il fût brûlé début août 1944 par les Allemands eux-mêmes afin de protéger leur retraite vers Lorient. Tout près de ce pont, se trouvent les Poudrières du Mentec et ses impressionnants tunnels souterrains. Le site existait bien avant la Seconde guerre mondiale, mais les Poudrières ont été aménagées par les Allemands à cette période. A noter que les Poudrières du Mentec est un site militaire et donc interdit à toute promenade ou intrusion.